Un drame survenu ces derniers jours dans le Nord-Drôme a déclenché une alerte sanitaire. Un chien en bonne santé apparente est décédé brutalement après une promenade le long de la Galaure, en amont du lac de Saint-Barthélemy-de-Vals. Selon les témoins, l'animal a été pris de violentes convulsions et de vomissements quelques heures seulement après son passage au bord de la rivière.
Quelques jours plus tard, un second incident similaire s'est produit à Laveyron. Un autre chien a été gravement intoxiqué après avoir bu l'eau d'une mare pédagogique située près du restaurant Le Relais des Mailles. Pris de rigidités musculaires et de symptômes neurologiques, l'animal a cette fois pu être sauvé grâce à une intervention vétérinaire rapide.
Une contamination aux cyanobactéries suspectée
Face à ces deux cas aux symptômes similaires, l'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes suspecte une contamination par des cyanobactéries, ces micro-organismes aquatiques naturellement présents dans les écosystèmes mais potentiellement toxiques lorsqu'ils prolifèrent.
Autrefois appelées "algues bleu-vert", les cyanobactéries se développent particulièrement en été dans les eaux stagnantes comme les lacs, étangs et certains cours d'eau, provoquant un changement de couleur caractéristique. Leur prolifération, favorisée par la chaleur et la stagnation, inquiète les autorités sanitaires en raison des "conséquences écologiques, sanitaires et économiques" qu'elle entraîne.
Trois communes mobilisées
L'alerte concerne désormais trois communes du Nord-Drôme : Laveyron, Saint-Barthélemy-de-Vals et Saint-Uze, toutes traversées par la Galaure, affluent du Rhône. Informées de ces incidents, les mairies ont immédiatement pris des mesures de précaution.
À Laveyron, des barrières ont été installées autour de la mare pédagogique pour empêcher tout accès. La municipalité a diffusé des messages d'alerte via les réseaux sociaux et l'application PanneauPocket pour prévenir ses habitants. Saint-Barthélemy-de-Vals a également relayé l'information auprès de sa population, tandis que Saint-Uze reste en veille active.
Des zones non surveillées par l'ARS
Une particularité complique la situation : les zones concernées ne sont pas classées comme sites de baignade officiels. Elles échappent donc aux contrôles réguliers de l'ARS, qui n'effectue des prélèvements officiels que "sur les sites recensés ou déclarés comme zones de baignade, où une fréquentation significative est attendue durant la saison balnéaire", conformément à l'instruction DGS/EA4/EA3/2021/76.
Dans ce contexte, les communes jouent un rôle de sentinelle crucial pour la protection de leurs habitants et de leurs animaux domestiques.
Consignes de sécurité strictes
L'ARS et les autorités locales appellent à la plus grande prudence. Les consignes sont claires : éviter tout contact avec l'eau dans les zones signalées - ni baignade, ni jeu, ni consommation de poissons. Les animaux domestiques doivent impérativement être tenus à l'écart de ces points d'eau, les chiens en laisse lors des promenades.
L'Anses rappelle que "si un animal ou un humain est amené à consommer une eau contaminée, cela peut mener à un risque pour la santé", particulièrement pour les jeunes enfants, les personnes immunodéprimées et les animaux domestiques.
En cas d'apparition de symptômes suspects - gastro-entérite, démangeaisons, rougeurs, conjonctivite, vertiges, troubles musculaires - après une exposition à une eau potentiellement contaminée, il est recommandé de prendre une douche immédiatement et de consulter rapidement un médecin ou un vétérinaire.
La situation reste sous surveillance étroite des services de l'État et de l'ARS, en lien avec les communes concernées. Des mesures complémentaires pourront être prises si les concentrations de cyanobactéries persistent ou augmentent dans les prochains jours.
