Les chiens, compagnons de longue date de l’homme, portent des noms de races qui éveillent souvent la curiosité. Découvrir comment ces appellations ont vu le jour, c'est plonger dans une histoire riche et surprenante, tant sur le plan culturel qu'historique.
L'histoire derrière les noms canins
Les dénominations des races canines ne sont pas de simples étiquettes arbitraires, mais des témoins précieux de l'histoire, de la géographie et des fonctions originelles de ces animaux. Issues de contextes culturels, linguistiques et professionnels variés, elles reflètent souvent les régions d'origine, les aptitudes spécifiques ou les usages traditionnels des chiens au service de l'homme.
Cette exploration étymologique, étayée par des références cynologiques reconnues telles que la Fédération Cynologique Internationale (FCI) et l'American Kennel Club (AKC), permet de mieux appréhender la diversité du monde canin et d'enrichir notre compréhension des liens millénaires unissant l'humain à son fidèle compagnon.
D'où viennent les noms de races ?
Border collie
Le nom Border Collie vient des Scottish Borders, cette région sauvage entre l’Écosse et l’Angleterre où ces chiens guidaient les moutons avec une précision chirurgicale. Leur intelligence ? Légendaire. Une étude de l’Université de Colombie-Britannique (2004) les a classés n°1 mondial en compréhension humaine.
Berger Australien
Le nom est un clin d'œil trompeur : cette race a été développée au XIXe siècle en Californie, aux États-Unis, par des bergers basques et des ranchers américains. Ses ancêtres ? Des chiens de troupeau espagnols du Nord-Ouest (comme le Berger des Pyrénées) et des collies importés d'Australie et de Nouvelle-Zélande avec des moutons. Les Américains, impressionnés par ces « petits chiens bleus » venus via l'Australie, les ont baptisés ainsi. Aujourd'hui, c'est un champion de l'agilité et du troupeau, avec une intelligence qui rivalise avec celle du border collie.
Bouledogue Français
Apparu à Paris au milieu du XIXe siècle, ce petit molosse est le descendant direct du bulldog anglais, importé par des dentelliers britanniques fuyant le chômage. Croisé avec des terriers français locaux et peut-être des carlins, il a gagné en compacité et en charme. Le nom ? Une francisation de « bulldog » (bull = taureau, dog = chien), rappelant les combats d'animaux ancestraux, mais adapté à la vie citadine. Symbole des bouchers de la Villette et des Halles, il est vite devenu le chouchou des Parisiens, avant de conquérir le monde comme chien de compagnie irrésistible.
Setters
Le verbe anglais to set = « se poser ». Quand un setter sent une perdrix, il se fige, museau baissé, queue droite. Un tableau vivant. D’où les setter irlandais (roux flamboyant), anglais (tachetés) et gordon (noir et feu).
Beagle
Le nom dérive de l’ancien français « beegueule » ou de l’anglais begle, signifiant « gorge ouverte » ou « grand braillard » – une référence à son aboiement mélodieux et puissant en meute. Race ancienne remontant au Moyen Âge en Angleterre, le beagle était utilisé pour la chasse au lièvre (beagling) grâce à son flair exceptionnel : il possède plus de 220 millions de récepteurs olfactifs (contre 5 millions chez l’humain). Sélectionné pour sa taille compacte permettant de suivre le gibier à pied, il est devenu un maître du pistage, y compris en douane et en recherche scientifique.
Yorkshire terrier
Au XIXe siècle, les ouvriers du nord de l’Angleterre l’utilisaient pour débarrasser les usines des rongeurs. Son nom ? Yorkshire + Terrier (« terrier » = chien de terrier, qui creuse). Le Fox Terrier ? Spécialisé dans la chasse au renard. Logique.
Caniche
Le mot vient de l’allemand Pudel (« qui barbote »), lui-même dérivé de pfudel = éclabousser. À l’origine, ces chiens rapportaient les canards tombés dans l’eau pour les chasseurs. Leur coupe « lion » ? Pas pour le style, mais pour protéger les articulations du froid tout en laissant les pattes libres pour nager.
Boxer
Le nom vient de l’allemand Boxl ou Buxer, un surnom pour les chiens de bouchers à Munich au XIXe siècle. Ces molosses costauds gardaient les étals et tiraient des charrettes. Leur « boxe » ? Une légende urbaine. En réalité, ils jouent avec leurs pattes comme des chatons géants.
Staffordshire Bull Terrier
Originaire du Staffordshire, en Angleterre, au XIXe siècle, ce terrier musclé descend des croisements entre bulldogs et terriers noirs pour les sports de combat (bull-baiting, puis ratting). Après l’interdiction de ces pratiques en 1835, il a été affiné pour devenir un chien de compagnie loyal et affectueux – surnommé nanny dog pour sa patience légendaire avec les enfants. « Staffie » combine Staffordshire (région) et Bull (héritage du bulldog). Aujourd’hui, il excelle en agility et en thérapie grâce à son tempérament stable et joyeux.
Cocker spaniel
Le mot vient de l’ancien français « woodcock » (bécasse). Ces petits spaniels étaient des as de la chasse à la bécasse dans les bois humides. Leur nom anglais ? Woodcock Spaniel → raccourci en Cocker. Rien à voir avec les coqs ou les gestes de chasse.
Épagneul
Le mot épagneul remonte au XIVe siècle en France et désigne un chien de chasse originaire d’Espagne. L’épagneul breton illustre bien cette origine, mêlant influences hispaniques et bretonnes.
Les noms de races ne sont pas des étiquettes : ce sont des histoires vivantes. La prochaine fois que vous direz « mon boxer », pensez au boucher de Munich. Quand vous caresserez un caniche, imaginez-le barboter dans un étang glacé.
Et vous ? Quelle est la race de votre chien ? Son nom cache-t-il une surprise ? Dites-le en commentaire !








