En France, les statistiques des vétérinaires et des principales assurances santé animale convergent : certaines races très populaires restent malheureusement en queue de classement en matière de longévité. Ces chiffres ne doivent pas décourager l’adoption, mais au contraire inciter à choisir un chiot issu d’une lignée sélectionnée rigoureusement et à mettre en place un suivi vétérinaire renforcé dès le plus jeune âge.
1. Bouledogue Français
Espérance de vie moyenne : 4,5 à 8 ans
Le Bouledogue Français occupe très souvent la première place des races à la longévité la plus faible en Europe. Sa conformation brachycéphale (syndrome obstructif des voies aériennes supérieures) entraîne ronflements, intolérance à l’effort et à la chaleur, ainsi que des complications oculaires et vertébrales.
Un chiot issu de parents testés respiration (test BOAS) et une césarienne programmée chez la mère améliorent nettement le pronostic. Le poids doit rester sous 12-13 kg à l’âge adulte.
2. Bouledogue Anglais
Espérance de vie moyenne : 7 à 10 ans
Plus massif que le Français, il cumule les mêmes contraintes respiratoires avec en plus des plis cutanés profonds et une forte tendance à l’obésité. Les problèmes cardiaques (valvulopathies) apparaissent souvent dès 6-7 ans. Une alimentation allégée en graisses et des promenades courtes mais régulières sont indispensables.
3. Dogue Allemand
Espérance de vie moyenne : 6 à 8 ans
Le « géant gentil » paie le prix de sa croissance fulgurante. La cardiomyopathie dilatée touche plus de 30 % des individus et peut être fatale en quelques heures. Les éleveurs sérieux effectuent désormais des tests génétiques et échographies cardiaques avant toute saillie. La dilatation-torsion d’estomac reste la deuxième cause de mortalité brutale.
4. Lévrier Irlandais
Espérance de vie moyenne : 5 à 7 ans
Historiquement sélectionné pour chasser le loup, ce géant souffre d’une fragilité osseuse extrême. L’ostéosarcome et les cardiomyopathies sont quasi inévitables après 5 ans. Même avec les meilleurs soins, très peu dépassent 9 ans.
5. Dogue de Bordeaux
Espérance de vie moyenne : 5 à 8 ans
Ce molosse français présente une incidence très élevée de cancers et de troubles cardiaques. La dysplasie des hanches et des coudes est presque systématique si les parents n’ont pas été radiographiés. Les éleveurs du Club Français du Dogue de Bordeaux imposent désormais ces dépistages officiels.
6. Rottweiler
Espérance de vie moyenne : 8 à 10 ans
Malgré une apparence robuste, le Rottweiler est touché par l’ostéosarcome (cancer des os), les ruptures de ligaments croisés et les troubles neurologiques (myélopathie dégénérative). Un dépistage JLPP (leuco-encéphalomyélopathie) est obligatoire chez les reproducteurs sérieux.
7. Saint-Bernard
Espérance de vie moyenne : 8 à 10 ans
Le poids (souvent supérieur à 80 kg) use prématurément les articulations et le cœur. La dilatation-torsion d’estomac reste un risque majeur. Les repas doivent être fractionnés et donnés en hauteur pour limiter ce danger.
8. Bouvier Bernois
Espérance de vie moyenne : 6 à 8 ans
Plus de 50 % des Bouviers Bernois meurent d’un cancer avant 9 ans (histiocytose maligne, lymphome). Le Club Français de la race a mis en place un programme de recherche génétique très actif et recommande des bilans sanguins annuels dès 4 ans.
9. Terre-Neuve
Espérance de vie moyenne : 8 à 10 ans
Cardiomyopathie et dysplasie sévère des hanches et coudes sont les deux principales causes de mortalité. La nage reste l’activité la plus adaptée pour préserver la mobilité sans surcharge.
10. Léonberg
Espérance de vie moyenne : 7 à 9 ans
Il cumule les fragilités du Saint-Bernard (cœur, torsion d’estomac) et du Terre-Neuve (hanches). Les éleveurs français imposent désormais des tests polyneuropathie et Addisson avant toute reproduction.
11. Bullmastiff
Espérance de vie moyenne : 7 à 9 ans
Cancers (lymphome, hémangiosarcome) et dysplasie sont très fréquents. Une croissance très lente (alimentation chiot jusqu’à 18-24 mois) permet de réduire les contraintes articulaires.
12. Mastiff
Espérance de vie moyenne : 6 à 10 ans
Le plus lourd des chiens (jusqu’à 100 kg) subit une usure cardiaque et articulaire accélérée. Les éleveurs sérieux limitent désormais le poids des reproducteurs pour améliorer la longévité de la lignée.
Ces races nous rappellent que la sélection morphologique extrême a un coût. Choisir un chiot de ces races impose aujourd’hui de se tourner exclusivement vers des éleveurs engagés dans les tests de santé officiels (SCC, tests génétiques, radiographies). Un suivi vétérinaire annuel renforcé (échographie cardiaque, bilan sanguin, radios de contrôle) permet souvent de gagner de précieux mois, voire années.
Vous vivez ou avez vécu avec l’une de ces races ? Partagez votre expérience et vos conseils pour accompagner au mieux ces compagnons au temps malheureusement compté.








