Les besoins nutritionnels du chien : les protéines

Les protéines chez le chien

Les protéines sont des nutriments indispensables apportés par l’alimentation du chien. A quoi servent-elles ? Quels sont les besoins du chien en protéines ? Et où les trouver ? Se valent-elles toutes ?

Qu’est-ce qu’une protéine ?

Les protéines sont des macromolécules constituées de chaînes de petites autres molécules appelées acides aminés.

Il existe environ 20 acides aminés dont les multiples combinaisons permettent à l’organisme du chien de synthétiser l’ensemble des protéines nécessaires à son bon fonctionnement.

Seuls une dizaine de ces acides aminés ne peuvent pas être « fabriqués » par le chien et doivent donc obligatoirement être apportés par son alimentation quotidienne. On parle alors d’acides aminés essentiels ou indispensables. Ces 10 acides aminés sont l’arginine, la cystéine, la méthionine, la lysine, la leucine, l’isoleucine, la valine, la phénylalanine, la tyrosine, le tryptophane et l’histidine.

A quoi servent les protéines chez le chien?

Les protéines ont un rôle structurel très important pour l’organisme du chien : on en retrouve dans les os, les muscles, la peau, les tendons, les ligaments etc. On estime qu’elles constituent à elles seules 20% de leur corps. Les protéines ont aussi un rôle fonctionnel puisque tous les enzymes, hormones et anticorps ne sont autres que des protéines. Elles jouent donc aussi un rôle majeur dans la digestion, le système endocrinien et immunitaire.

Où trouve-t-on les protéines?

Les protéines sont des nutriments que l’on retrouve dans pratiquement tous les aliments mais pas dans les mêmes quantités et dans des « qualités nutritionnelles » différentes.

Les protéines d’origine animale

Les aliments où l’on trouve les protéines en plus grande quantité sont la viande, le poisson, les œufs...

Les protéines issues de ces produits sont en plus de très bonne qualité nutritionnelle puisque leur composition en acides aminés est équilibrée en acides aminés indispensables. Ce sont des protéines de haute valeur nutritionnelle, à privilégier pour l’alimentation des chiens.

Mais attention, toutes les sources animales ne pourvoient pas des protéines de bonne qualité nutritionnelle. Les os, par exemple, contiennent aux alentours de 20% de protéines soit presque autant qu’un filet de poulet …autant de protéines en quantité oui mais pas en qualité ! Les os apportent certes des protéines mais principalement sous forme de collagène, des protéines non assimilables par l’organisme et donc dépourvues de tout intérêt nutritionnel.

Les « bonnes protéines » se trouvent donc en majorité dans les muscles, les filets, les morceaux dits « nobles » de viande…en opposition aux viandes très tendineuses, aux cartilages et aux os.

Les protéines d’origine végétale

Les protéines alimentaires peuvent également être apportées par des céréales ou des légumineuses (pommes de terre, patate douce, pois…dans le cas des croquettes sans céréales, notamment) mais dans des quantités moindres que dans la viande.

Ces protéines d’origine végétale sont utiles mais moins complètes que les protéines d’origine animale car carencées en un ou plusieurs acides aminés indispensables et également un peu moins bien assimilables par l’organisme du chien que les protéines animales.

Et dans les croquettes, alors ?

Dans les aliments industriels pour animaux dits « premium », c’est la qualité des protéines qui est privilégiée car les ingrédients utilisés dans la fabrication de ces aliments sont beaucoup plus riches en protéines animales de haute valeur nutritionnelle. Dans les aliments standards ou premiers prix, les protéines sont susceptibles d’être apportées en quantité par des ingrédients moins chers comme des sous-produits animaux riches en viandes tendineuses, en fragments d’os ou en cartilage, des céréales ou légumineuses. Dans ces aliments standards ou premiers prix, les protéines peuvent être donc être présentes en quantité mais pas en qualité !

Une digestibilité qui ne dépend pas que de l'origine des protéines

Quelles que soit l'origine des protéines, animales ou végétales, leur digestibilité peut être dégradée par des procédés de cuisson à trop haute température qui "dénaturent" ces protéines. S'il est simple de s'affranchir de l'étape de cuisson dans une "alimentation maison" pour son chien en lui donnant de la viande crue, c'est beaucoup plus compliqué quand il s'agit d'aliments industriels cuits à haute température comme les croquettes ou les pâtées.

Heureusement, certains industriels travaillent aujourd'hui sur l'optimisation de la digestibilité des protéines contenues dans leurs aliments en investissant dans des procédés plus respectueux des nutriments, en vue de préserver leurs qualités nutritionnelles originelles.

Quels sont les besoins du chien en protéines?

Des besoins très variables en fonction du chien

Les besoins du chien en protéines varient au cours de sa vie et en fonction de ses besoins physiologiques qui dépendent de nombreux facteurs comme son gabarit, une éventuelle stérilisation, son activité physique…

Chez un chien adulte en bonne santé et de poids optimal, le besoin « d’entretien » oscille entre 3 et 6 g de protéines/kg de poids corporel et par jour.

Attention

Un besoin 3 à 6 g de protéines/kg de poids corporel/jour n’est pas l’équivalent de 3 à 6 g de viande/kg de poids corporel/jour car la viande n’est pas constituée à 100% de protéines.

Par exemple, si l’on « convertit » ce besoin en quantité de viande hachée de bœuf à 10%, pour couvrir les besoins nutritionnels en protéines d’un chien adulte en bonne santé, il faudrait lui donner entre 15 et 60 g de viande par kg de poids corporel et par jour.

Le besoin en protéines est accru notamment chez le chiot en croissance, chez la femelle en gestation et allaitante, et chez les chiens très sportifs…chez qui l’alimentation doit être adaptée en fonction de ces besoins.

Certaines pathologies du chien peuvent aussi « modifier » ce besoin à la hausse ou à la baisse.

La notion de rapport protido-calorique

Le Ratio Protido - Calorique ou RPC est un rapport qui s’exprime en g de protéines pour 1000 Kcal apportées par l’alimentation. Il s’agit d’un outil, d’une valeur minimale, qui permet d’estimer les apports souhaitables de protéines afin de couvrir au mieux les besoins quantitatifs d’un animal afin d’éviter tout risque de carence et de préserver sa masse maigre.

Les rapports protido-caloriques nécessaires (RPC nécessaire) pour les chiens ont été établis depuis plusieurs dizaines d’années par les nutritionnistes canins francophones. Ces valeurs dépendent du poids idéal de l’animal et de facteurs de diminution du besoin énergétique comme la sédentarité, la stérilisation ou l’appartenance à une race à métabolisme réduit.

Le rapport protido-calorique d’un aliment doit être supérieur ou égal au rapport protido-calorique nécessaire (RPC nécessaire) de l’animal qu’on puisse dire que cet aliment est bien adapté à ses besoins. Le RPC nécessaire est une valeur minimale qui ne comprend pas de plafond mais dont on doit, par précaution, se rapprocher autant que possible pour éviter tout excès inutile de protéines dans la ration (même s’il est peu probable que toutes les protéines présentes dans l’aliment soient à 100% digestibles et même si, chez l’animal sain, les protéines ne sont pas toxiques pour le rein).

Attention, le RPC ne donne aucune information sur la qualité des protéines que renferme un aliment mais constitue seulement un repère, en plus de la lecture des étiquettes, pour choisir au mieux son aliment. On peut avoir un RPC très élevé même si l’aliment en question est riche en protéines de qualité médiocre : il ne faut donc pas prendre ce seul critère en considération pour choisir un aliment.



Guylaine Vandekerkhove

Ingénieure diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires (ENSAIA) et d'un Master en ingénierie de la santé et nutrition, Guylaine VANDEKERKHOVE est la co-fondatrice de toutoupourlechien.com. Elle utilise désormais ses compétences scientifiques pour écrire des articles sur la santé et la nutrition canine et puise ses sources sur des ouvrages vétérinaires de référence. Passionnée par les chiens depuis toujours, elle a également validé une formation pratique d'éducatrice-comportementaliste canin.