Démangeaisons chez le chien : que faire ?

Démangeaisons du chien
©easy_riderka | iStockphoto

Un chien qui se gratte est souvent, à raison, une source d’inquiétude pour son maître.

Le terme médical pour désigner une démangeaison est le prurit. Dans la vidéo suivante, on évoque les causes les plus fréquentes des démangeaisons chez le chien ainsi que les traitements possibles.

Quelles sont les causes des démangeaisons chez le chien ?

C’est une réaction inflammatoire qui est à l’origine de la démangeaison. Lors de cette réaction, des médiateurs cellulaires sont libérés. Ces médiateurs sont variés et peuvent provenir soit de l’organisme soit de l’extérieur. Ils sont irritants pour la peau. Cela déclenche un réflexe chez l’animal : il se gratte.

Parmi les facteurs à l’origine de l’irritation et de l’inflammation, on pense d’abord aux parasites. En effet, une infestation de puces ou de gale est très souvent la cause des démangeaisons. Lorsque l’animal est correctement protégé contre ces parasites, le vétérinaire oriente son diagnostic vers une cause infectieuse.

Une prolifération bactérienne ou un champignon se développant sur la peau peuvent également être sources de démangeaisons. Les agents infectieux les plus fréquents sont les bactéries de la famille des Staphylocoques et les champignons appartenant au genre Malassezia.

Les démangeaisons du chien sont également associées à différentes allergies : aux pollens, aux piqûres d’insectes ou encore à certains aliments. Il s’agit d’une réaction d’hypersensibilité qui peut se déclencher tout au long de la vie de l’animal. Une allergie aux acariens peut également être impliquée dans l’apparition de démangeaisons. Certaines races de chiens sont atopiques, ce qui signifie que ces chiens sont prédisposés à développer des anticorps contre les allergènes de l’environnement, à l’origine de réactions allergiques. On peut citer le Bouledogue, le West Highland Terrier, ou encore le Labrador parmi les races affectées.

Enfin, un grattage excessif peut aussi être considéré comme un trouble du comportement. On reporte de nombreux cas où un animal exposé à une source de stress ou, au contraire, vivant dans un environnement peu stimulant, a développé un prurit excessif.

Démangeaisons du chien et diagnostic

Pour établir la cause des démangeaisons, le vétérinaire soigne en premier lieu la cause la plus probable avant d’entamer des thérapies plus lourdes ou de réaliser plus de tests. C’est ce qu’on appelle un diagnostic d’exclusion.

Comme nous l’avons dit précédemment, lors de démangeaisons, le vétérinaire cherche en priorité la présence de parasites. Il utilise un peigne pour déceler des puces dans le pelage de votre animal, mais il peut aussi procéder à un raclage de la peau ou à l’application d’un Scotch-test qu’il analyse ensuite au microscope. Ces tests simples et indolores permettent de connaître rapidement l’origine des démangeaisons et ainsi de traiter l’animal de manière adéquate.

Pour diagnostiquer une allergie, le vétérinaire peut préconiser un régime d’éviction de l’allergène soupçonné.  Un régime d’éviction consiste à nourrir l’animal avec une seule source de protéines. En effet, la source de protéines est le plus souvent la cause de l’allergie alimentaire chez le chien.

Le cas de l’atopie est plus complexe puisqu’il n’existe pas de test pour établir son diagnostic. Cependant, la localisation des lésions et l’absence de réponse aux différents traitements antérieurs permet au clinicien de conclure à cette hypothèse.

Quels traitements envisager ?

Le traitement s’adapte à la cause des démangeaisons. S’il s’agit de parasites ou d’infections bactériennes, on utilise des produits antiparasitaires et des antibiotiques. S’il s’agit d’un champignon, on utilise un antifongique et le traitement s’étale sur une durée assez longue, allant de 2 à 10 semaines.

Dans le cas d’allergies ou d’atopie, on prescrit souvent des corticoïdes, très efficaces pour soulager la sensation de démangeaison. Cependant, lorsqu’ils sont administrés pendant une longue durée, ils sont  responsables de certains effets secondaires indésirables, comme le diabète sucré ou une baisse de l’immunité.

Pour les cas ne répondant pas au traitement classique ou pour éviter une administration prolongée de corticoïdes, d’autres molécules, telles que des immunomodulateurs, sont utilisées.

Souvent, le vétérinaire associe plusieurs substances afin d’augmenter l’efficacité des médicaments et de soulager rapidement l’animal.

Hugo Haab
Par Hugo Haab

Étudiant vétérinaire français de 5ème année à la faculté de Cluj-Napoca, Hugo Haab est aussi le créateur de la chaîne Youtube « Deux Renards », la toute première chaîne française vétérinaire. Ses vidéos comme ses articles montrent son envie de transmettre son savoir dans l'objectif de rendre la science vétérinaire plus accessible à tous !