Mon chien me suit partout : pourquoi et que faire ?

Mon chien me suit partout
©Evieanna Santiago | Unsplash

Un chien qui nous suit partout : au début, c’est mignon, tout le temps, c’est pesant ! Cela peut vite devenir compliqué, d’autant que ça s’accompagne souvent de bien d’autres problèmes comportementaux. Comment y remédier ?

Pourquoi mon chien me suit-il partout ?

Lorsque l’on adopte un chiot et qu’il arrive à la maison, la première chose que l’on souhaite c’est qu’il réponde à son nom, nous suive naturellement lors des balades et revienne lorsqu’on l’appelle. C’est normal, et c’est d’ailleurs très important de mettre en place ces premiers apprentissages qui sont essentiels pour sa vie future.

Mais il arrive parfois que l’on renforce un peu trop ce phénomène et qu’il devienne clairement excessif et donc ingérable au quotidien. En insistant énormément sur le fait qu’un chiot suive les moindres de nos mouvements, on en fait un chien dépendant qui ne sait plus faire sans son maître.

Il est très important de laisser une certaine autonomie à son chiot pour qu’il découvre par lui même (mais toujours sous votre contrôle) ce qui l’entoure.

Puis, un autre point important à soulever qui, dans la majorité des cas, explique qu’un chien finisse par suivre partout ses maîtres : c’est le renforcement (souvent inconscient) du problème.

Je m’explique : au début, un chiot ou un chien qui nous suit même jusque dans les toilettes, on trouve cela mignon, cela nous fait rire et l’énergie positive que l’on dégage vient renforcer positivement le comportement adopté par ledit chiot ou chien.

Cependant, sans le vouloir, on habitue positivement un chien à adopter un comportement qui, plus tard, sera dérangeant et posera problème. C’est exactement le même problème que pour les sauts : l’été quand votre chiot est propre et qu’il vous saute dessus : c’est mignon ; mais l’hiver lorsqu’il a bien grandi, pris beaucoup de poids et qu’il rentre du jardin plein de boue et tache vos vêtements et manque de vous faire tomber, c'est tout de suite beaucoup moins sympa !

Que faire pour empêcher mon chien de me suivre partout ?

Le maître mot lorsque l’on souhaite empêcher son chien de nous suivre partout : c’est le détachement !

Le détachement doit se travailler très tôt pour justement éviter que votre chiot vous suive partout et ne développe plus tard une anxiété liée à la séparation et un hyper-attachement de manière générale.

Et même si vous adoptez un chien adulte, vous pouvez et devez anticiper et/ou régler ce problème.

Et si vous avez un chien âgé que vous avez depuis toujours et que vous souhaitez entreprendre un travail de détachement (mieux vaut tard que jamais), cela prendra seulement un peu plus de temps car, bien entendu, plus le “problème” a duré longtemps, plus il faut du temps et de la patience pour le résoudre.

Dans tous les cas, anticiper, prévenir ou guérir ce trouble est très important car il n’y a rien de pire qu’un chien qui ne supporte pas la solitude car au delà d’être un trouble comportemental très grave pour le bon équilibre psychologique du chien, cela peut aussi être la cause de nombreux autres troubles (destructions, malpropretés, aboiements excessifs, etc.) qui poussent parfois à l’abandon des chiens.

Ainsi, concrètement, pour travailler le détachement vous devez :

  • Apprendre à votre chien à aller (et à terme, rester) dans son panier/sa niche d’intérieur.  Cette indication vous permet notamment de remettre votre chien à sa place lorsqu’il souhaite vous suivre.
  • Mettre en place un apprentissage progressif de la solitude en commençant par laisser votre chien seul de temps en temps dans une pièce, même lorsque vous êtes chez vous.

 

  • Positiver les absences avec des jouets d’occupation, des friandises, etc. En clair, faites comprendre à votre chien que lorsque vous partez, il lui arrive des choses vraiment chouettes !

 

  • Supprimer les rituels que l’on a lors des départs (“au revoir mon chiiiien, ne fait pas de bêtises”) et des retours (“oh bah oui mon chien t’es content de me voir, tu me sautes dessus, tu aboies et gesticules dans tous les sens mais je te papouille quand même”) : ces attitudes ne font que renforcer indirectement le mal-être du chien car souvent les maîtres dégagent à ces moments là une très grande culpabilité et un certain stress, que le chien, en bonne éponge à émotions qu’il est, ressent forcément.

 

  • Faire des exercices de “pas bouger” dans le salon, puis dans le jardin puis en balade avec pour but que votre chien maintienne sa position statique, même lorsque vous partez loin et longtemps.

 

  • Ignorer votre chien lorsqu’il réclame votre attention par le biais de sauts, d’aboiements ou autre. Et être, dans la même logique, toujours à l’initiative des contacts que vous avez avec lui, que ce soit pour les caresses, les séances de jeu ou l’heure de la gamelle.

 

Ces conseils peuvent, à première vue, sembler ne pas être en lien direct avec le fait que votre chien vous suive partout mais, croyez-moi, lorsque vous aurez mis tout cela en place, vous observerez à coup sûr un changement de comportement chez votre chien : il sera bien plus à l’aise dans ses pattes et dans sa tête. Et même s’il ne vous suit plus partout, faites moi confiance, il vous sera reconnaissant de votre attitude sécurisante et cohérente et vous aimera davantage !

Enfin, pour conclure, parallèlement à tout ce travail de détachement, n’oubliez pas de bien répondre aux besoins de votre chien : dépensez-le tous les jours, faites-lui faire de l’exercice, pour qu’il soit finalement fatigué et ne songe qu’à une seule chose : dormir, plutôt qu’être à l'affût de vos moindres faits et gestes.



Clémentine TURGOT

Clémentine Turgot est une professionnelle de l’éducation et du comportement canin, titulaire d’un certificat d’éducateur canin comportementaliste. En plus de son expérience de terrain auprès des animaux, elle met sa passion et sa connaissance des chiens au service des visiteurs de toutoupourlechien.com en leur proposant des articles sur l’éducation positive, le comportement, les races de chien et les accessoires canins.