Les maladies du Bouvier Bernois

Les maladies du Bouvier Bernois
©Jorge Alcala | Unsplash

A quelles maladies le Bouvier Bernois est-il prédisposé racialement ? On fait le point…

Les maladies de la peau du Bouvier Bernois

L’alopécie des robes diluées

L’alopécie des robes diluées est une affection dermatologique héréditaire qui se manifeste par une hypotrichose (pousse clairsemée des poils), des troubles de la kératinisation et des infections bactériennes de la peau à répétition dans les régions de la robe où la couleur est diluée. L’affection est incurable mais ses symptômes peuvent être atténués par des traitements, à base de shampoings, de compléments alimentaires ou d’antibiotiques en cas de complications infectieuses associées. L’affection étant également responsable d’un trouble de la mélanogénèse, il est recommandé d’éviter l’exposition au soleil prolongée des chiens qui en sont atteints.

Le « snow nose »

Le « snow nose » est l’autre nom donné à l’hypopigmentation nasale et muco-cutanée. Il s’agit d’une décoloration saisonnière de la truffe et/ou des lèvres qui survient pendant l’hiver. Il n’existe pas de traitement spécifique mais cette affection est totalement bénigne et n’a que des conséquences esthétiques.

Les affections musculo-squelettiques du Bouvier Bernois

La dysplasie du coude

La dysplasie du coude est un terme générique qui désigne un ensemble d’anomalies du développement des os de l’articulation du coude. La dysplasie du coude est responsable de douleurs, de boiteries et de dommages articulaires responsables d’arthrose. Si des facteurs génétiques sont suspectés dans l’apparition de cette affection, on sait que d’autres facteurs y jouent également un rôle comme les surcharges alimentaires. Des traitements médicaux visant à soulager la douleur et l’inflammation existent ainsi que des traitement chirurgicaux.

La dysplasie de la hanche

La dysplasie de la hanche ou dysplasie coxo-fémorale est un trouble du développement de la hanche engendrant une instabilité de l'articulation. Elle est à l’origine de boiteries et de douleurs accompagnée d’arthrose. Comme pour la dysplasie du coude, la génétique n’est pas le seul facteur responsable de son apparition. L’excès d’exercice des chiots pendant leur croissance, une alimentation trop riche en énergie ou en calcium comme des traumatismes articulaires peuvent aussi favoriser son expression. Des traitements chirurgicaux peuvent être envisagés.

La dysplasie de l’épaule

La dysplasie de l’épaule est aussi connue sous le nom d’ostéochondrose. Il s’agit d’un épaississement du cartilage au niveau de l’articulation de l’épaule (bien que d’autres articulations puissent être touchées). L’affection est responsable d’une gêne articulaire et d’une boiterie et affecte généralement les deux épaules. Les premiers signes d’ostéochondrose apparaissent généralement pendant la croissance de l’animal entre ses 4 et 10 mois. Cette affection, qui est d’origine multifactorielle avec une composante héréditaire, est également plus fréquente chez les mâles que chez les femelles. Des traitements chirurgicaux existent.

La panostéite éosinophilique

La panostéite éosinophilique ou énostose est une atteinte de la moelle osseuse qui affecte généralement les os longs chez les chiots entre leurs 3 et 18 mois. Cette affection, dont l’origine exacte n’est pas encore connue, se manifeste par des boiteries et des douleurs à la pression des os longs. Le traitement est médical : il consiste à soulager les douleurs par l’administration d’analgésiques, à mettre l’animal au repos et à contrôler sa prise de poids. Généralement, la maladie guérit d’elle-même dans les 18 mois qui suivent l’apparition des premiers symptômes.

Les maladies tumorales du Bouvier Bernois

L’histyocitose maligne

L’histyocitose maligne ou sarcome histocytaire correspond à une tumeur des histiocytes, autrement dit des cellules responsables qui interviennent dans l’immunité du chien. Des tumeurs disséminées dans plusieurs organes (rate, poumons, foie, nœuds lymphatiques...) peuvent alors se développer dans le cadre de ce cancer auquel le Bouvier Bernois semble être prédisposé racialement et de façon héréditaire. Des traitements chimiothérapiques existent bien que le sarcome histiocytaire y réponde très mal.

Les carcinomes du poumon et de la prostate

Les carcinomes sont des tumeurs malignes des cellules épithéliales, autrement dit les cellules qui bourdent la cavité d’un organe. Chez le Bouvier Bernois, ce type de cancer touche plus souvent le poumon et la prostate.

Les maladies neurologiques du Bouvier Bernois

La myélopathie dégénérative ascendante

La myélopathie dégénérative du chien est un trouble neurologique lié à une dégénérescence des fibres nerveuses et à une démyélinisation de la moelle épinière. Ses premiers signes apparaissent chez des chiens âgés de 8 à 10 ans et consistent en une paralysie progressive de tous les membres. Aucun traitement n’existe.

Le syndrome méningite-artérite

Le syndrome méningite-artérite est une atteinte inflammatoire des artères méningées qui provoque des épisodes de fièvre récurrente, d’anorexie et de raideur cervicale. Dans certains cas, ces symptômes peuvent s’accompagner par des signes de paralysie légère (parésie). Le traitement est médical et repose essentiellement sur l’administration de médicaments immunosuppresseurs et immunomodulateurs. Les Bouviers Bernois y répondent cependant moins bien que les autres races de chien.

L’hypomyélinisation du système nerveux central

Autrement connu sous le terme de syndrome des chiots trembleurs, l’hypomyélinisation du système nerveux central consiste en un déficit congénital (présent à la naissance) en myéline, cette substance qui sert à isoler et à protéger les fibres nerveuses au niveau du système nerveux central. Cette affection héréditaire se traduit par des tremblements généralisés aggravés par l’exercice ou l’excitation entre autres troubles neurologiques dont des troubles locomoteurs et des crises convulsives. Aucun traitement n’existe pour soigner cette affection mais les tremblements peuvent s’atténuer voire régresser chez certains chiens.

La leucodystrophie fibrinoïde

La leucodystrophie fibrinoïde, ou maladie d’Alexander, est une maladie dégénérative du cerveau et de la moelle épinière à laquelle le Bouvier Bernois est prédisposé racialement. Les symptômes, qui apparaissent le plus souvent avant les 2 ans du chien, consistent en des troubles de l'équilibre, une faiblesse musculaire et des tremblements. Aucun traitement n’est disponible pour cette affection qui conduit à la mort des animaux atteints, en quelques semaines à mois après l’apparition des premiers symptômes.

Les maladies rénales et urinaires du Bouvier Bernois

La glomérulonéphrite membranoproliférative

La glomérulonéphrite membranoproliférative qui est susceptible de toucher le Bouvier Bernois est une atteinte des reins liée à la présence de « dépôts » anormaux de complexes immuns au niveau des glomérules rénaux. Chez le Bouvier Bernois, ce dysfonctionnement immunitaire d’origine héréditaire s’exprime souvent à la suite d’une infection par Borrelia burgdorferi (agent responsable de la maladie de Lyme). Il se manifeste par des signes d’insuffisance rénale chronique et de thrombo-embolie. Les femelles sont plus souvent touchées que les mâles. Des traitements médicaux sont disponibles.

Les maladies des yeux du Bouvier Bernois

L’entropion

L’entropion est une anomalie de la paupière dont le bord s’enroule vers l’intérieur de l’œil du chien. Les poils qui garnissent la paupière vienne alors frotter contre le globe oculaire et l’irriter. Le chien se retrouve alors avec un œil rouge et larmoyant et l’entropion peut se compliquer par la formation d’un ulcère cornéen. Cette anomalie se corrige chirurgicalement.

Les maladies hématologiques du Bouvier Bernois

La maladie de von Willebrand de type I

La maladie de Von Willebrand désigne une défaillance du mécanisme de la coagulation sanguine héréditaire due à un déficit partiel ou total en un facteur de coagulation. Elle se manifeste par un syndrome hémorragique plus ou moins marqué qui regroupe des saignements spontanés au niveau des muqueuses, la formation d’hématomes, des saignements de nez (épistaxis) et un allongement de la durée des saignements lors des chaleurs chez la chienne. Un traitement médical existe pour contrôler les symptômes de la maladie.

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Guylaine Vandekerkhove

Ingénieure diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires (ENSAIA) et d'un Master en ingénierie de la santé et nutrition, Guylaine VANDEKERKHOVE est la co-fondatrice de toutoupourlechien.com. Elle utilise désormais ses compétences scientifiques pour écrire des articles sur la santé et la nutrition canine et puise ses sources sur des ouvrages vétérinaires de référence. Passionnée par les chiens depuis toujours, elle a également validé une formation pratique d'éducatrice-comportementaliste canin.