Les maladies du Samoyède

Les maladies du Samoyède
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A quelles maladies héréditaires (réelles ou suspectées) le Samoyède est-il prédisposé ?

Les maladies cardiaques du Samoyède

La communication interatriale

La communication interatriale, autrefois appelée communication interauriculaire, est une malformation congénitale qui correspond à un défaut de fermeture de la paroi qui sépare les atria (ou oreillettes) cardiaques droite et gauche. Les petits orifices peuvent n’engendrer aucun symptômes alors que les communications plus larges peuvent être à l’origine d’une insuffisance cardiaque congestive. Une intervention chirurgicale peut parfois être envisagée lorsque l’orifice est important et que l’intervention n’est pas trop complexe.

La sténose pulmonaire

La sténose pulmonaire est une affection cardiaque congénital qui toucherait davantage les chiens mâles. Due au rétrécissement du tronc pulmonaire (gros vaisseau qui part du cœur), elle entraîne un excès de travail du ventricule droit et une insuffisance cardiaque droite. Selon les cas, des traitements chirurgicaux peuvent parfois être envisagés.

Les maladies de la peau du Samoyède

Le syndrome uvéo-cutané canin

Le syndrome uvéo-cutané est un trouble immunitaire similaire qui touche les jeunes chiens et qui cible les mélanocytes. Les symptômes de la maladie associent des signes oculaires (uvéite antérieure, dépigmentation de l’uvée, lésions rétiniennes…) et des signes dermatologiques (dépigmentation de la peau et des poils surtout au niveau de la truffe, des lèvres et des paupières). Les lésions oculaires sont souvent irréversibles et peuvent mener à la cécité de l’animal. Un traitement à base d’immunosuppresseurs peut être envisagé.

L’adénite sébacée granulomateuse

L’adénite sébacée granulomateuse consiste en une destruction des glandes sébacées par le système immunitaire de l’animal. Elle se manifeste chez les chiens à poils longs comme le Samoyède par des squames (pellicules) et un pelage sec et terne ainsi que des dépilations. Elle peut aussi parfois se manifester par symptômes systémiques (état fébrile, fatigue, perte de poids…). Un traitement précoce peut permettre de limiter les symptômes de la maladie.

Le vitiligo

Le vitiligo serait une affection dysimmunitaire de la peau qui se traduit par une dépigmentation localisée de la peau et des poils. La truffe, les lèvres, la face, la muqueuse buccale et parfois les coussinets sont les zones les plus souvent concernées. Aucun traitement n’existe mais le vitiligo n’a aucune incidence sur la survie et le confort de vie du chien.

La dermatose améliorée par le zinc

La dermatose améliorée par le zinc (ou répondant au zinc) est une maladie cutanée provoquée par une carence en zinc, elle-même liée à un défaut d’absorption intestinale. Elle se manifeste par un erythème (peau rouge) suivi d’une alopécie (perte de poils), l’apparition de croûtes, d’une desquamation et d’une suppuration autour de la bouche et des yeux, sur le menton, sur les oreilles et/ou les organes génitaux. Le traitement consiste en une complémentation en zinc à vie de l’animal et en une stérilisation des femelles, chez qui les chaleurs ont tendance à amplifier le déficit.

L’alopécie répondant à l’hormone de croissance (ou alopécie X)

L’alopécie X est un syndrome encore mal compris et qui consiste en une perte progressive des poils au niveau du cou, de la queue, du bas du dos et des cuisses chez un chien entre ses 2 et 5 ans. Les zones alopéciques peuvent également devenir hyperpigmentées. Aucun traitement spécifique n’existe bien que des traitements médicaux et la stérilisation puissent entraîner une repousse transitoire des poils. Cependant, la maladie n’a pas d’impact sur la survie de l’animal.

La dépigmentation de la truffe

Chez les chiens atteints de dépigmentation de la truffe, cette dernière initialement noire ou marron à la naissance se décolore lentement jusqu’à devenir plus pâle voire rosâtre. L’origine de cette affection, pour laquelle il n’existe aucun traitement, est inconnue. Elle n’a que des répercussions esthétiques.

Les maladies musculo-squelettiques du Samoyède

La dysplasie oculo-squelettique

Aussi appelée dysplasie rétinienne et squelette, la dysplasie oculo-squelettique est une malformation congénitale qui provoque des signes cliniques de membres raccourcis et de déformations articulaires associés à des signes oculaires tels que des cataractes et un décollement rétinien. Aucun traitement n’est disponible pour cette maladie congénitale.

La dystrophie musculaire liée au chromosome X

La dystrophie musculaire liée au chromosome X est une maladie musculaire liée à l’absence de dystrophine (une protéine constitutive des fibres musculaires) et qui provoque une dégénérescence chronique et une fibrose progressive des muscles. Les chiens qui en sont atteints souffrent d’un retard de croissance, d’une faiblesse musculaire généralisée et de troubles de la démarches, entre autres symptômes. La maladie entraîne des complications digestives, cardiaques et respiratoires qui se soldent par la mort de l’animal aux alentours de ses 2-3 ans. Aucun traitement n’existe à l’heure actuelle bien que des recherches sur des thérapies géniques soient en cours.

Les maladies neurologiques du Samoyède

La surdité congénitale

La surdité congénitale est la conséquence d’un développement anormal de certaines structures de l’oreille interne. Les animaux atteints présentent les signes cliniques dès leurs 3 semaines et sont atteints au niveau de leurs 2 oreilles. La surdité congénitale ne se soigne pas mais les animaux sourds s’adaptent plutôt bien à leur condition et d’autant plus si leur propriétaire les placent dans un environnement de vie adapté.

L’hypomyélinisation du système nerveux central

L’hypomyélinisation du système nerveux central est un déficit congénital en myéline au niveau du système nerveux central. La maladie se traduit notamment par des tremblements généralisés qui ont tendance à s’accentuer lors de l’excitation ou l’exercice. Ces signes apparaissent dès les 2 à 3 premières semaines de vie du chiot. Aucun traitement spécifique n’existe et , chez le Samoyède, les tremblements sont généralement présents à vie (là où ils peuvent s’atténuer chez d’autres races de chien). Les mâles sont prédisposés sexuellement à cette affection.

La lissencéphalie

La lissencéphalie est une anomalie de la surface du cortex cérébral, lequel ne présente que peu ou pas du tout de sillons ou de circonvolutions. Les signes cliniques de l’affection, observables généralement entre les 10 à 12 mois du chien, consistent en des troubles du comportement, des difficultés d’apprentissage, des crises convulsives généralisées et une vision altérée. Aucun traitement curatif n’est à ce jour disponible. Comme la maladie n’est pas évolutive, on peut cependant gérer les crises convulsives par des anticonvulsivants.

Les abiotrophies corticales cérébelleuses

Le Samoyède peut être prédisposé par la forme néonatale de l’affection dont les signes cliniques apparaissent entre les 2 et 3 premières semaines de vie de l’animal ou par sa forme juvénile (apparition des signes jusqu’aux 6 mois du chien). Ils consistent en un ensemble de troubles neurologiques sont une ataxie, des chutes et des tremblements. Aucun traitement n’existe.

Les maladies des yeux du Samoyède

L’atrophie progressive de la rétine (type 1)

L’atrophie progressive de la rétine, à laquelle le Samoyède peut être prédisposé, consiste en une dystrophie des photorécepteurs. Elle entraîne une perte de la vision nocturne.

La dysplasie oculo-squelettique

Cf. Les maladies musculo-squelettiques du Samoyède

Les maladies rénales et urinaires du Samoyède

La maladie rénale familiale

Aussi appelée glomérulopathies primitives, la maladie rénale familiale est une affection primitive des glomérules rénaux qui conduit progressivement à une insuffisance rénale. Il n’existe pas de traitement spécifique mais la progression de la maladie peut être ralentie grâce à des mesures diététiques. Chez le Samoyède, une insuffisance rénale chronique terminale se produit généralement avant les 2 ans du chien.

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Guylaine Vandekerkhove

Ingénieure diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires (ENSAIA) et d'un Master en ingénierie de la santé et nutrition, Guylaine VANDEKERKHOVE est la co-fondatrice de toutoupourlechien.com. Elle utilise désormais ses compétences scientifiques pour écrire des articles sur la santé et la nutrition canine et puise ses sources sur des ouvrages vétérinaires de référence. Passionnée par les chiens depuis toujours, elle a également validé une formation pratique d'éducatrice-comportementaliste canin.