Les tumeurs du cerveau chez le chien

Les tumeurs cérébrales chez le chien
©Matt ODell | Unsplash

Quelles sont les différents types de tumeurs cérébrales chez le chien ? Comment se manifestent-elles ? Comment sont-elles diagnostiquées et existe-t-il des traitements ?

Les différents types de tumeurs du cerveau chez le chien

Une tumeur se définit comme une prolifération anormale de cellules au sein d’un tissu. Dans le cerveau du chien peuvent ainsi se développer :

  • des tumeurs secondaires, qui prennent naissance au niveau des cellules d’un autre organe/tissu et qui se sont disséminées jusqu’au cerveau. On parle également de métastases cérébrales. Elles peuvent avoir pour origine un hémangiosarcome, un lymphome, un carcinome ou une tumeur pituitaire.
  • des tumeurs primaires, qui prennent naissance au niveau des cellules du cerveau. Ces tumeurs peuvent être bénignes ou malignes.

Bien qu’il en existe d’autres, les tumeurs cérébrales primaires les plus courantes chez le chien sont :

  • les méningiomes,
  • les gliomes,
  • les tumeurs du plexus choroïde.

Le méningiome chez le chien

Le méningiome est une tumeur qui se développe au dépend des méninges, c’est-à-dire de la membrane qui enveloppe le cerveau. Bien que très rare, ce type de tumeur est néanmoins la plus fréquente des tumeurs cérébrales primitives mais elle est beaucoup plus souvent bénigne que maligne.

Les méningiomes sont le plus souvent diagnostiqués chez les chiens âgés (10 à 11 en moyenne) qui appartiennent à des races dolichocéphales (au museau long) comme le Golden Retriever, le Labrador ou bien encore le Colley à poil long.

Située en périphérie du cerveau, ce type de tumeur peut parfois être retirée chirurgicalement.

Le gliome chez le chien

Également appelé un gliome, une tumeur gliale est un développement anarchique de certaines cellules du cerveau qu’on appelle les cellules gliales et, en particulier, des astrocytes et des oligodendrocytes. Ces cellules assurent de nombreux rôles au sein du système nerveux central dont celui du support et de la protection des neurones au sein de celui-ci.

Très rare chez le chien, il s’agit de la deuxième tumeur cérébrale primitive du chien la plus fréquente, après le méningiome.

Toujours de nature maligne, le gliome se développe le plus souvent chez les chiens brachycéphales (au museau court) comme le Boxer, le Bouledogue Français, le Bulldog, le Cavalier King Charles ou bien encore le Boston Terrier, âgés en moyenne de 7 à 8 ans.

Les tumeurs gliales sont localisées au centre du cerveau, ce qui les rend généralement difficilement opérables.

Les tumeurs du plexus choroïde

Il s’agit de tumeurs issues de l’épithélium des plexus choroïdes, des structures présentes dans le cerveau qui permettent la sécrétion du liquide céphalo-rachidien (liquide où « baignent » le cerveau et la moelle épinière). Très rares, elles ne représenteraient que 5 à 10% des tumeurs primaires cérébrales canines.

De plusieurs types, ces tumeurs toucheraient davantage les chiens adultes dont la moyenne d’âge est de 6 à 7 ans.

Certaines races de chien seraient prédisposées au développement de ce type de tumeur : le Dalmatien, le Golden Retriever et le Setter Anglais.

Tumeurs cérébrales du chien : les symptômes

Les symptômes associés à la présence d’une tumeur cérébrale chez le chien dépendent de la taille de cette tumeur et de sa localisation au sein même du cerveau.

Bénignes comme malignes, primaires comme secondaires, les tumeurs cérébrales peuvent être à l’origine :

  • de crises convulsives,
  • d’un abattement du chien,
  • d’un coma,
  • de troubles et de modifications du comportement et notamment d’un comportement inhabituel du chien qu’on appelle « la pousse au mur ». Le chien se met alors à pousser un mur ou une autre surface avec sa tête,
  • de tournis,
  • d’un phénomène de perte complète de la vue qu’on appelle une amaurose,
  • de paralysie faciale ou d’un seul côté du corps de l’animal (hémiparésie),
  • d’un syndrome vestibulaire,
  • de troubles de la coordination des mouvements du chien.

Comme les signes précoces de tumeur au cerveau sont difficilement détectables chez le chien, on se rend généralement compte de cette tumeur alors qu’elle présente déjà une taille importante. En règle générale, le pronostic du chien est alors assez sombre lorsque les symptômes neurologiques évoqués ci-dessus sont déjà présents.

Le diagnostic des tumeurs du cerveau chez le chien

Lorsque la présence d’une tumeur cérébrale est suspectée par le vétérinaire, il a recours à un scanner ou idéalement, à une IRM afin de confirmer le diagnostic. Une ponction de liquide céphalo-rachidien peut également être pratiquée.

Afin de déterminer précisément la nature de la tumeur, un échantillon de la masse peut être prélevé pour analyse. Cependant, cet acte reste relativement rare en raison de son coût élevé et des risques qui lui sont associés. Le plus souvent, il n'a lieu que lorsque le chirurgien résèque la tumeur.

Lorsque la tumeur cérébrale est secondaire, des examens généraux plus poussés sont généralement pratiqués pour identifier le cancer qui est en est à l’origine. Ces examens peuvent notamment consister en des analyses sanguines, en des radiographies thoraciques et/ou une échographie abdominale.

Quels traitements sont possibles ?

La chirurgie, pour retirer la tumeur cérébrale, n’est possible que lorsque la tumeur est unique, non infiltrante et située en périphérie du cerveau. Lorsque la chirurgie est possible, on lui associe généralement un traitement médical et une radiothérapie car il est rare pour le chirurgien de pouvoir enlever l’intégralité de la tumeur.

Lorsque la tumeur n’est pas opérable, le vétérinaire peut recommander la radiothérapie afin de réduire la taille de la tumeur et d’améliorer la qualité de vie du chien. La radiothérapie est alors associée à un traitement médical qui permet de soulager les symptômes liés à la présence de la tumeur (anti-inflammatoires stéroïdiens, médicaments antiépileptiques…).

Lorsque ni la chirurgie, ni la radiothérapie ne sont envisageables alors seul un traitement médical palliatif pour soulager les symptômes du chien est mis en place.

La chirurgie et la radiothérapie permettent de prolonger un peu la durée de vie du chien : de l’ordre de 8 à 30 mois.



Guylaine Vandekerkhove

Ingénieure diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires (ENSAIA) et d'un Master en ingénierie de la santé et nutrition, Guylaine VANDEKERKHOVE est la co-fondatrice de toutoupourlechien.com. Elle utilise désormais ses compétences scientifiques pour écrire des articles sur la santé et la nutrition canine et puise ses sources sur des ouvrages vétérinaires de référence. Passionnée par les chiens depuis toujours, elle a également validé une formation pratique d'éducatrice-comportementaliste canin.